13 juillet 2015

Le Jukebox du lundi : New order

Grand admirateur de Joy Division au sortir du lycée, et ne cessant de constater dans la presse rock à quel point New Order était tout autant — si ce n'est plus — cité en référence, je décidai un beau jour de m'y intéresser, acquérant progressivement toute leur discographie. J'ai instantanément été séduit par leurs propositions musicales, appréciant aussi bien le contenu que le contenant (les pochettes épurées de Peter Saville). Leur grand retour sur la scène de l'Olympia en 2001 représente une de mes plus mémorables expériences de concert. Non seulement Bernard Sumner et sa bande y déployaient une énergie formidable, mais en plus ils reprenaient avec autant d'enthousiasme que de générosité le répertoire de Joy !



Movement (1981)
Pas tant l'album de la résurrection puisqu'en fait les musiciens survivants ne donne pas du tout l'impression ici d'être passés par une phase de deuil. Et Movement m'apparaît comme un authentique prolongement au Closer de Joy Division, où synthé et boîte à rythme semblaient trouver une place logique. Car il s'agit vraiment du même groupe, qui aura juste changé de nom, et dont le premier single Ceremony devait au départ être signé Joy Division. On retrouve donc ici pour la dernière fois aux manettes le producteur Martin Hannett, qui construit une ambiance sonore poisseuse vraiment typique du groupe de feu Ian Curtis. Les morceaux sont de très haute tenue. Un sommet : The Him. Bien que finalement pas vraiment représentatif de la couleur que New order apportera par la suite à la pop music, c'est l'un de leurs disques les plus satisfaisants sur la longueur, les suivants contenant toujours à mes oreilles quelques déchets.


Power, corruption & lies (1983)
Album aux chansons pas très marquantes mais digne néanmoins. La mue n'est pas tout à fait achevée. Le disque se conclut sur le merveilleux Leave me alone que j'aime me passer en boucle :


Low-life (1985)
LE son New Order à son apogée. L'atmosphère dépressive de Joy est définitivement mise au placard et les paroles s'ouvrent à une mélancolie plus inconséquente. Si on aime dodeliner de la tête et tambouriner du pied sans complexe, on est servi : les refrains de Love vigilante et The Perfect kiss, l'interprétation fiévreuse de Sunrise (l'un de mes morceaux préférés), les arpèges synthétiques ultimes de Sub-culture. Sans oublier le magnifique instrumental qu'est Elegia.


Brotherhood (1986)
Des perles de pop-rock dansante qui donnent envie de chanter (Paradise), au-dessus desquelles surnage quand même largement Bizarre love triangle. Mais même sans ce titre, ça reste fort énergique et agréable à entendre.


Substance (1987)
Indispensable double compilation des singles et maxis du groupe qui n'étaient pas du tout destinées à se retrouver sur un album mais plutôt à alimenter les sets des DJs (titres plus longs, certains étant fondateurs de la culture electro). L'écoute du disque en mode salon-canapé est donc moins instantanément convaincante. True faith ou 1963 sont en ce qui me concerne incontournables et grisants.


Technique (1989)
Un poil plus inspiré que Brotherhood mais assez comparable, avec des sonorités dance qu'on pourrait légitimement trouver un peu limites aujourd'hui, mais auxquelles le groupe ne tournera en fait jamais le dos. Round & round fait ainsi gentiment grincer les oreilles au démarrage, mais mélodiquement et rythmiquement se révèle formidablement efficace. Et le chant comme les paroles de Bernard Sumner distillent régulièrement un désir d'hédonisme poignant.


Republic (1993)
Pour une raison que j'ignore, j'ai craqué sur le refrain de Regret qui fait pour moi tout le prix de ce disque surtout bon pour les fans, donc objectivement moins passionnant, et que je ne recommanderai certainement pas pour une première approche du groupe. . 


Get ready (2001)
Après de longues années de dispersion, New Order se regroupe et livre un album incroyablement pêchu et inspiré, franchement rock même. Ce retour en grâce est presque miraculeux tant le disque contient un grand nombre de merveilles qui continuent encore aujourd'hui à faire leur effet. Dès l'intro de Crystal, j'ai été emballé et j'ai passé cette ouverture un nombre incalculable de fois en soirée, persuadé de conquérir mes auditeurs. Le reste est à l'avenant : le très joli Turn my way sur lequel chantonne Billy Corgan, l'ébouriffant Rock the shack. On sent que les musiciens avaient faim de musique et c'est un bonheur à entendre.


Waiting for the siren's call (2005)
Get ready avait réouvert au groupe le chemin des grosses tournées internationales, et renouvelé l'intérêt de la presse. J'ai cependant eu l'impression que 4 ans plus tard, leur nouvel album sortait sans trop faire de vagues. S'il contient effectivement des titres relativement paresseux ou qui n'accrochent pas trop, c'est un reproche qu'on pouvait faire à quasiment tous leurs disques. Des morceaux comme Who's Joe ? me permettent en ce qui me concerne d'y trouver mon compte.


Lost sirens (2013)
Preuve néanmoins d'une inspiration toujours au rendez-vous, le groupe de Peter Hook publiera en 2013 une poignée de chansons issues de cette même session d'enregistrement. Des titres agréables à entendre, pas particulièrement ciselées (ça sonne assez live, l'électro est plutôt en retrait) mais qui témoignent d'une volonté de composer des refrains qu'on fredonne en chœur.

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