9 février 2018

Jonathan Coe : 2 romans

The House of sleep (La Maison du sommeil), 1997
Prix Médicis étranger. Fasciné depuis toujours par ces questions, je ne pouvais qu'apprécier ce roman qui prend le sommeil pour sujet, les rêves, les insomnies et la narcolepsie. Coe enrichit de plus sa trame narrative par une construction très alambiquée qui mêle les époques et tisse des liens savants entre les personnages. 

Mais je n'ai pas trouvé l'auteur très convaincant dans la peinture qu'il fait de ces mêmes personnages, qui n'échappent pas toujours à la caricature et qui, par conséquent, ne m'ont pas beaucoup touché. De même, le choix d'un traitement occasionnellement satirique ne m'a pas semblé s'harmoniser avec d'autres moments qui eux cherchent plutôt à susciter de la gravité. La satire est d'ailleurs un peu facile, donc sans surprise. Et lorsque le roman tente un peu de louvoyer vers la figure fantastique du savant fou, on perd encore ce qui restait de crédibilité. En conséquence de quoi, on en vient à reconsidérer la profondeur et l'importance des tourments que vivent les personnages. Bref, c'est plutôt ambitieux dans la forme, mais — si je puis me permettre un tel jugement — je n'ai pas trouvé le roman pleinement abouti.




Expo 58, 2013
L'histoire est relativement anecdotique, et fait de ce Expo 58 un roman sans prétention, si ce n'est sans grande ambition. Mais cette volonté de légéreté n'en est pas moins distrayante tout du long. Manifestement documenté, Coe nous projette dans une époque où beaucoup de choses sont en train de basculer, en particulier sur le plan de la politique internationale, mais aussi de la société, et des relations humaines. Pour le romancier, c'est donc un formidable terrain de jeu pour y nouer ses intrigues, entre retenue so british, romance à l'eau de rose et espionnage de série B. On savoure également le grand talent de dialoguiste de Coe, nous offrant des échanges souvent tordants. 

C'est en fait avec ce titre bonne pioche que j'ai découvert l'auteur, qui a suffit à me donner l'envie de prolonger ma découverte. The House of sleep ne m'aura pas convaincu, de même que l'adaptation cinématographique de La Vie très privée de Mr Sim, mais sans doute aurais-je été plus avisé de me pencher sur ses romans plus réputés (Testament à l'anglaise, Bienvenue au club).

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